Si vous vous intéressez à votre corps, et notamment à votre poids et que vous avez déjà fait un régime, alors vous avez déjà entendu parler de l’IMC, ou Indice de Masse Corporelle. C’est un indicateur utilisé aussi bien par des nutritionnistes que par quelques spécialistes de la santé, qui permet de mieux évaluer notre état de forme.

L’IMC est un ratio entre la taille et le poids, qui nous informe plutôt bien sur les efforts qu’on doit faire, à savoir prendre ou perdre du poids. Ici, je vous explique comment calculer votre IMC, je vous donne les clés pour comprendre ce qu’est un IMC normal, et je vous parle également des failles de cet indicateur.

IMC c’est quoi ?

L’indice de masse corporelle est l’indicateur qui va permettre de savoir si vous êtes trop gros ou trop maigre, et vous aide à définir un poids de forme idéal. Quand on débute un régime ou lorsqu’on a quelques problèmes de poids, l’IMC est une donnée qu’on doit avoir en tête.

Cet indicateur vous donne une tranche de poids idéale chez l’adulte, de 20 à 65 ans, et il réclame des calculs un peu plus complexes pour les enfants ou les adolescents, ainsi que les personnes âgées. Idem pour les femmes enceintes ou les grands sportifs, dont l’IMC classique n’est pas valide.

Ce sont des chercheurs de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS – ou WHO World Health Organization en Anglais) qui ont mis en place cet indice, et désormais les nutritionnistes utilisent plus encore la courbe IMC que la courbe du poids. Autant vous dire que l’IMC est donc vraiment un calcul crucial et pertinent lorsqu’on s’occupe de notre poids et de notre forme générale.

Comment calculer son IMC ?

Calculer votre indice de masse corporelle peut se faire à la maison, et tout de suite. La formule est simple, quelques matheux feront le calcul de tête, mais je m’en remets personnellement à une calculatrice. Voici la formule, qui est identique pour un homme ou pour une femme :

IMC = Poids / Taille². On prend évidemment le poids en kilogrammes et la taille en mètres. Pour obtenir l’IMC, vous devez alors diviser votre poids, par votre taille au carré. Avec mon poids de 84 kg et ma taille de 1,82 cm, cela donne : 84 / (1,82 x1,82) = 25,36. Mpn IMC est donc de 25,36.

Le tableau

On va ensuite comparer notre calcul avec le tableau IMC mis en place par l’OMS, pour savoir si nous sommes dans une fourchette de poids convenable par rapport à notre taille.

  • Moins de 16,5 : Dénutrition sévère
  • Entre 16,5 et18,5 : Maigreur
  • Entre 18,5 et 25 : IMC normal
  • Entre 25 et 30 : Léger surpoids
  • Entre 30 et 35 : Début de l’obésité
  • Entre 35 et 40 : Obésité sévère
  • Au-delà de 40 : Obésité morbide

 

Tableau-imc

On récapitule avec des mots simples : En dessous de 19, vous devez prendre du poids ! Vous êtes maigre au sens médical du terme, ce qui signifie que votre santé est engagée. Il est impératif de consulter un médecin pour discuter de votre poids et probablement de vos problèmes de nutrition.

De 19 à 25, vous y êtes, c’est l’IMC parfait et votre corpulence est donc qualifiée de normale, même si je n’aime pas vraiment ce terme. En tout cas, pour l’OMS et pour la plupart des nutritionnistes, vous avez un poids adapté à votre taille. Cela ne signifie pas pour autant que votre corps est au top, on peut avoir besoin de faire du sport pour se muscler et perdre du gras, alors que notre IMC est correct.

Entre 25 et 30, vous êtes un bon vivant, probablement avec un peu de gras sur les jambes ou le ventre, ça n’est pas très grave. Pour ma part, je suis tout juste au-dessus de 25, je ne me considère pas comme en surpoids, c’est plutôt ma masse musculaire de sportif qui me trahit un peu. Attention cependant, si vous n’êtes pas un grand sportif et que vous approchez un IMC de 30, il faut sûrement commencer à prendre un peu plus soin de vous et ralentir sur les gâteaux ou le rab de frites.

Au-delà de 30, on commence à utiliser le mot « obésité », ce qui ne fait évidemment pas plaisir. Vous êtes en surpoids, et c’est un véritable problème. Le risque de maladies cardiovasculaires est bien plus important, et votre poids vous causera forcément des problèmes au niveau des articulations, des muscles et des os. En plus de ça, un poids trop important n’est pas esthétique, vous le savez, et votre psychologie est aussi touchée. Bref, vous allez devoir faire du sport, brûler de la calorie et manger différemment.

Les exceptions

Dans certains cas, l’IMC doit être calculé ou envisagé différemment. Il y a même des cas où il ne sera d’aucune utilité.

imc trop haut

Pour les athlètes : L’IMC pour les sportifs de haut niveau est souvent très élevé. Le muscle étant plus lourd que le gras, certains athlètes sont très musclés, avec très peu de graisse, et se retrouve avec un IMC supérieur à 25 ou même à 30 et donc catégorisé en surpoids ou même en début d’obésité. L’IMC n’a donc aucun sens pour les grands sportifs.

Pour les plus de 65 ans : Plus on vieillit et plus il semblerait que la prise de poids soit bénéfique. En effet, le taux de survie est plus élevé, chez les seniors ayant un IMC entre 23 et 27, qu’entre 18,5 et 25. Le taux de mortalité reste également stable jusqu’à un IMC de 33. C’est une bonne nouvelle, puisqu’on fait forcément moins d’effort à 60/65 ans qu’à 30 ans, et on a parfois envie de profiter un peu plus des bonnes choses.

imc-femme-enceintePour les femmes enceintes : L’IMC est également une donnée à ne pas suivre pour une femme enceinte, même si les médecins vont calculer la prise de poids optimale d’après l’IMC de la femme enceinte avant sa grossesse. Ainsi, plus une femme est mince, et plus on lui conseillera de prendre de poids, alors qu’une femme en surpoids avant la grossesse n’aura pas besoin de prendre du gras supplémentaire.

L’IMC chez les enfants

Pour les enfants et les jeunes adultes, de 2 à 19 ans, le calcul de l’IMC se fait de la même façon, mais l’interprétation va être différente. La taille et le poids ne sont pas définitifs, on ne peut pas classer l’IMC calculé dans une catégorie comme on peut le faire pour les adultes. On va donc comparer les données avec la courbe de corpulence qu’on trouve dans les livrets de santé. En plus du poids et de la taille, il faut connaître l’âge et le sexe de l’enfant.

Un indicateur à ne pas prendre au dixième près

Détendez-vous et ne commencez pas à stresser si vous êtes légèrement au-dessus ou en dessous de l’IMC normal. L’IMC reste un indicateur, et ce n’est pas une science parfaite. Certains confondent poids idéal et IMC, ce n’est pas la même chose. Selon les morphologies, que l’on soit grand et mince ou petit et trapu, ou qu’on ait rencontré quelques problèmes de santé ou de nutrition, comme la boulimie ou l’anorexie, notre poids idéal sera très différent d’une personne à une autre.

On préfère donc parler de poids de forme lorsqu’on parle d’IMC, parce que le poids idéal n’existe pas, même chez les athlètes. Dans certains sports il vaut mieux être plus lourd et plus puissant, et dans d’autres plus léger et plus agile. Pour la même taille, selon notre sport, l’IMC sera parfois très différent.

L’IMC est donc un indicateur pratique et fiable dans la plupart des cas, pour avoir une idée sur notre état de santé, notamment si on est pas un véritable grand sportif, mais on peut se sentir très bien, voir même mieux si on est légèrement en dessus ou en dessous de la norme indiquée par l’IMC.

Le BAI, un super IMC ?

indice masse corporelle avis

Comme souvent, il y a les « pour » et les « contre », et c’est valable aussi pour l’IMC. Si la plupart des professionnels de la santé voit l’IMC comme un indicateur fiable, d’autres ne sont pas forcément de cet avis, et pensent qu’il manque trop de précision. Ils estiment, à juste titre, qu’il faudrait prendre en compte les masses osseuse, graisseuse et musculaire, ainsi que le tour de taille, pour obtenir un résultat mieux adapté à toutes les morphologies.

L’IMC est donc une mesure simple, qu’on peut tous prendre chez soi en quelques minutes et qui va nous donner une information relativement fiable dans la plupart des cas, mais pas forcément très précise.

Pour plus de précision, le BAI, pour Body Adiposity Index, est un indice assez récent qu’on retrouve sur plusieurs sites de nutrition. Ce n’est pas un indicateur « validé » par l’OMS ou par d’autres organisations liées à la santé, et chaque site peut proposer un calcul différent. Certains ne demandent que le tour de taille, et d’autres réclament bien plus d’informations, comme la masse musculaire et la masse grasse.

L’IMC, un bon indicateur pour les problèmes de santé ?

Il faut bien avouer que les chiffres donnent très souvent raison à l’OMS, et les personnes ayant un IMC élevé, s’approchant de 30 ou dépassant ce chiffre, sont bien plus susceptible de tomber malade. Ainsi, un IMC élevé, est associé dans 58 % des cas à du diabète, 39 % à de l’hypertension, et 23 % à des AVC. Un IMC au-delà de 30 accroît également le risque de cancer ou d’infertilité.

La PSC «   » a proposé une étude qui démontrait que lorsque l’IMC était situé entre 22,5 et 25, le taux de mortalité était le plus bas. Entre 30 et 35, l’espérance de vie va diminuer d’environ 2 à 4 ans, et au-delà d’un IMC de 40, on perd en moyenne entre 8 et 10 ans de vie. L’organisation démontre ainsi qu’un IMC élevé est aussi dangereux que le tabac.

D’autres études de la « Nurse’s Health Study », les sujets dont l’IMC augmente considérablement après l’âge de 20 ans, avec une pris de poids compris entre 5 et 10 kg, ont en moyenne 3 fois plus de chances d’avoir des problèmes cardiaques, de l’hypertension, des calculs biliaires ou du diabète de type 2.

Dans l’ensemble, la plupart des recherches nous poussent donc à valider l’IMC, comme un indice efficace, et un facteur important pour contrôler notre état de santé. Cependant, il n’est pas suffisamment solide pour permettre de faire une évaluation complète.

L’IMC, c’est bien, mais ça ne fait pas tout !

bonne sante

Calculer son IMC et essayer de le maintenir à un niveau acceptable, c’est une très bonne chose, cependant, cet indice ne fait pas la différence entre le gras, les os et le muscle, et il ne donne aucune information sur la répartition du gras corporel.

Pour un IMC équivalent, deux personnes peuvent avoir un niveau de gras corporel très différent. D’ailleurs les femmes ont souvent tendance à avoir plus de graisse corporelle que les hommes et l’IMC propose pourtant un calcul similaire pour les deux sexes.

On peut aussi croire qu’avoir un IMC normal nous protège de tout, alors qu’on peut avoir un corps qui élimine les graisses facilement, mais qui gère mal les sucres. On ne grossit donc pas, mais on peut être victime de diabète ou d’une maladie cardiovasculaire.

Une personne qui fume et qui a de mauvaises habitudes alimentaires, mais un bon IMC, aura un risque plus élevé de développer des maladies qu’une personne avec un IMC un peu trop élevé, mais qui mange sainement et ne fume pas. Tout ça pour dire que l’ICM n’est vraiment pas suffisant pour établir un état de santé. Ce n’est qu’un indicateur parmi tant d’autres.