Bien qu’elle touche particulièrement les joueurs de rugby et de football, la pubalgie, également appelée symphise pubienne, peut toucher n’importe quel type de sportif. Cette pathologie se manifeste au niveau du pubis, mais aussi au niveau des tendons et des muscles avoisinants. Se produisant notamment suite à la répétition des efforts dans le cadre d’un entrainement quotidien et intensif, elle se manifeste par des douleurs abdominales et au niveau des adducteurs. Elle est également la conséquence de nombreux traumatismes sur les différents muscles de cette région du corps, notamment les adducteurs, les abdominaux et le psoas.

Les différents types de pubalgie

Marco Verratti souffre souvent de pubalgie

La pubalgie pariéto-abdominale

Bien qu’elle affecte la même région, la pubalgie pariéto-abdominale n’a rien à voir avec une hernie inguinale. C’est en effet une pathologie qui se situe au niveau du canal inguinal et s’apparente quelque peu à une déchirure musculaire. C’est une affection très douloureuse qui peut aussi bien toucher les professionnels et les amateurs, peu importe le sexe ou l’âge de la personne.

En temps normal, le fascia transversalis fait office d’amortisseur entre les cuisses et les muscles larges de l’abdomen. De plus, il permet d’obturer et de sous tendre l’orifice inguinal profond. La tension effectuée sur le tendon conjoint est alors répartie sur l’arcade crurale via le fascia transversalis. Si ce dernier est distendu, l’orifice inguinal profond s’agrandit et les tensions ne sont alors plus exercées sur l’arcade crucale mais à côté, dans une région qu’on appelle zone de faiblesse. Un foyer de déchirure se créé alors et s’intensifie lors de chaque effort. C’est donc ce qu’on appelle la pubalgie pariéto-abdominale. Elle se soigne grâce à la cure chirurgicale. C’est une intervention qui consiste à retendre l’orifice inguinal profond. Elle nécessite une courte hospitalisation qui sera suivie d’une rééducation de huit semaines.

La pubalgie des adducteurs

C’est une pathologie qui se situe dans la racine de la cuisse. Elle survient généralement après un mouvement brusque. Il peut par exemple s’agir d’un mouvement d’écartement de la cuisse sur le muscle contracté alors que votre échauffement était insuffisant. Elle occasionne une douleur très vive dès lors que le muscle est en action. En fonction de la zone du muscle moyen adducteur, elle peut être de trois sortes. Si c’est l’insertion de l’os qui est touché, c’est une enthésopathie d’insertion alors que c’est une tendinopathie d’insertion si elle concerne le tendon. Enfin, si elle se situe au niveau de la jonction tendon-muscle, ce sera une déchirure musculo-tendineuse.

C’est une pathologie qui sera décelée lors d’un examen médical et devra être confirmée par une échographie ou une IRM. Dans tous les cas, vous devrez la traiter avec du repos, des anti-inflammatoires, du froid et de la physiothérapie. Cependant, si les effets persistent, chaque type de pubalgie des adducteurs devra être traitée différemment. En cas d’enthesopathie d’insertion, vous devrez subir une infiltration de corticoïdes au niveau de l’insertion osseuse. La tendinopathie d’insertion sera résolue grâce à une intervention chirurgicale de rallongement du long adducteur. Enfin, pour une déchirure musculo-tendineuse, vous n’aurez pas d’autre choix que d’attendre que la physiothérapie et le repos fassent leur œuvre et permettent la cicatrisation des tissus.

La pubalgie concerne la région pubienne

Les causes de la pubalgie

Lors de la course, un déséquilibre se créé entre le pied en suspension et le pied d’appui. Or, la symphise pubienne est située au centre de muscles puissants tels que les abdominaux et les adducteurs. Elle est donc soumise à de fortes pressions lors de la course, ce qui peut provoquer un cisaillement au niveau de la zone pubienne. En outre, cette pression peut s’accentuer en cas de fort déséquilibre entre la musculature des abdominaux et celle des adducteurs. Elle peut également être provoquée par une ostéo-arthropathie consécutive à des micro traumatismes répétés au niveau du pubis, ce qui se produit souvent chez les footballeurs.

Quelques conseils pour éviter la pubalgie

  • En règle générale, pour éviter cette pathologie, il faut parvenir à parfaitement équilibrer la musculature du corps.
  • Si une de vos jambes est plus courte que l’autre, vous devez porter des semelles orthopédiques.
  • En dehors de phases de préparation foncière, il faudra bien penser à équilibrer la musculature de votre corps. Vous devrez notamment développer votre ceinture abdominale, souvent déficiente par rapport à vos adducteurs. Pour cela, vous devrez privilégier les exercices statiques. Vous pourrez par exemple faire des exercices de gainage ou développer vos abdominaux obliques.
  • Vous devez systématiquement étirer vos adducteurs avant chaque séance d’entraînement.
    Il faudra éviter l’hyper-lordose. Pour cela, nous vous conseillons de faire de la natation en dos crawlé. C’est en effet la nage pendant laquelle les abdominaux sont contractés les plus souvent.
  • Lorsque vous ferez de la course à pieds, privilégiez toujours les sols les plus souples et évitez les chemins goudronnés. Cela vous évitera les multiples chocs sur la symphise pubienne consécutifs aux vibrations.
  • Vous devrez bien gérer l’intensité de votre entraînement et veiller à ce qu’elle évolue à un rythme raisonnable. Notamment chez les footballeurs, la pubalgie arrive souvent lorsque de jeunes joueurs entrent en centre de formation et que la charge d’entraînement augmente brutalement. C’est également le cas des joueurs qui reprennent l’entraînement trop brutalement après une blessure qui les ont obligés à s’arrêter plusieurs semaines.
  • Vous devez toujours bien choisir votre équipement. Par exemple, pour un footballeur, la taille de vos crampons devra toujours être adaptée au terrain. De même, les jeunes joueurs ne doivent pas utiliser de ballons trop lourds ou trop abîmés. C’est en effet un facteur qui augmente le risque de microtraumatismes.

La pubalgie est fréquente chez les sportifs

En conclusion

La pubalgie est une blessure qui touche la région du pubis, ainsi que les muscles et les tendons avoisinants. Bien qu’elle touche surtout ceux qui pratiquent le football et le rugby, tous les types de sportifs peuvent être touchés. Elle est généralement la conséquence d’une accumulation de traumatismes, provoqués par la répétition de séances d’entraînement intensives. Elle se traite d’abord grâce à du repos, du froid, de la physiothérapie et des anti-inflammatoires, mais peut découler sur un traitement plus lourd, par exemple une intervention chirurgicale. Pour l’éviter, vous devez avant tout gérer votre charge de travail et ne pas l’augmenter trop brutalement, mais aussi équilibrer votre musculature, notamment entre vos muscles abdominaux et vos adducteurs.